Après deux années de phase pilote, la Côte d’Ivoire a officiellement inauguré ce mois de septembre son centre d’appel citoyen baptisé « Allô 101 ». Gratuit et accessible à tous, ce service ambitionne de « rapprocher les citoyens de leur administration » en recueillant doléances et préoccupations. Sa capacité atteint jusqu’à 3 500 appels quotidiens.
Dans une salle animée par une quinzaine de téléconseillers équipés de micro-casques, des Ivoiriens partagent leurs difficultés : scolarité, emploi, besoins alimentaires. « Cela fait mal au cœur parfois, mais on arrive à les orienter vers les services sociaux pour une meilleure prise en charge », confie Olivia, conseillère en poste depuis deux ans.
Chaque échange dure en moyenne deux minutes. Selon Awa Dosso, directrice du Centre d’information et de communication du gouvernement (CICG), « Allô 101 » est bien plus qu’une plateforme d’écoute : « C’est un outil d’aide à la décision qui permet de cerner les requêtes et d’y répondre avec célérité. »
Mais cette initiative suscite déjà des interrogations. Christophe Kouamé, de l’ONG Civis-CI, s’inquiète d’un possible usage politique du dispositif, à quelques mois de la présidentielle : « Le centre d’appel qui collecte des informations sensibles peut aussi servir d’instrument politique. On aurait pu attendre après les élections pour éviter toute suspicion. »
Depuis sa phase test, « Allô 101 » a déjà traité près de deux millions d’appels. Entre outil de gouvernance et défi de transparence, ce centre s’impose désormais comme un observatoire privilégié des attentes de la population ivoirienne.
Côte d’Ivoire : lancement officiel du numéro « Allô 101 » pour écouter les citoyens
