Le parquet de Port-au-Prince change une nouvelle fois de visage. Fritz Patterson Dorval a été nommé commissaire du gouvernement en remplacement de Roosevelt Cadet. Cette décision illustre la valse accélérée qui secoue actuellement la tête de l’institution judiciaire de la capitale.
En moins d’un mois, Dorval devient en effet le troisième commissaire à occuper ce poste sensible. Avant lui, Frantz Monclair avait été mis en disponibilité, un peu plus de deux semaines après avoir ordonné la libération de l’ancien sénateur Nenel Cassy, une décision jugée illégale par plusieurs instances. Cette libération, que la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) soupçonne d’être entachée de connivence avec des gangs, avait déclenché un tollé.
Lors d’une séance au Conseil des ministres, le ministre de la Justice, Patrick Pélissier avait reconnu le caractère illégal de cette libération et promis de rétablir l’ordre. Toutefois, plus d’une semaine plus tard, aucune mesure corrective n’a été concrètement appliquée, renforçant les doutes sur la volonté réelle des autorités de reprendre la main.
La nomination de Fritz Patterson Dorval, annoncée par le ministre Patrick Pélissier, soulève donc une question majeure : s’agit-il d’un simple jeu de chaises musicales au sein du parquet ou bien d’un signal politique fort destiné à restaurer la crédibilité de la justice dans la capitale ?
Jeu de chaise tournante au parquet de Port-au-Prince : Fritz Patterson Dorval a remplacé Roosevelt Cadet
