Des centaines de manifestants en colère ont incendié ce mardi 9 septembre le Parlement népalais, dans la foulée de la démission du Premier ministre KP Sharma Oli au lendemain de manifestations contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption qui ont fait 19 morts.
Malgré un couvre-feu, les rues de la capitale se sont transformées en champ de bataille. Jeunes manifestants armés de pierres et de cocktails Molotov s’en prennent aux bâtiments publics et aux résidences des dirigeants politiques. Au complexe gouvernemental de Singha Durbar, certains ont même saisi les armes des policiers chargés de la sécurité.
Le domicile du Premier ministre, âgé de 73 ans, a été incendié. À la mi-journée, KP Sharma Oli a officiellement démissionné, invoquant la nécessité de trouver « une solution politique ». Mais dans la rue, la démission ne suffit pas : la population réclame justice et changements immédiats.

La violence touche aussi les médias. Le siège du groupe de presse Kantipur a été incendié, poussant Reporters sans frontières à lancer un appel : « Ne prenez pas les journalistes pour cible ! » L’ONU déplore l’escalade et appelle au dialogue.
Dans les rues, les jeunes manifestants brandissent le drapeau national, esquivent les canons à eau, et célèbrent leur victoire. « Le gouvernement est tombé, l’avenir est à nous ! » lance Sudan Gurung, symbole d’une génération qui refuse de se taire.