Le 15 juillet 2025, la représentante républicaine de Floride, María Elvira Salazar, a marqué un tournant dans le débat sur l’immigration aux États-Unis en introduisant, aux côtés de la démocrate texane Veronica Escobar, une version actualisée et ambitieuse du projet de loi bipartisan « Dignity Act of 2025 ». Ce texte, soutenu par plus de 20 législateurs des deux partis, vise à réformer un système migratoire jugé défaillant depuis des décennies, tout en proposant une approche équilibrée qui combine sécurité frontalière et reconnaissance de la contribution des immigrants.
Une solution « ni amnistie, ni déportation »
Dans un contexte où les politiques migratoires de l’administration Trump intensifient les opérations de déportation, le « Dignity Act » se présente comme une alternative humaniste et pragmatique. « Plus besoin de choisir entre l’amnistie et la déportation, la loi Dignity est la réponse », a déclaré Salazar lors d’une conférence de presse au Capitole. Elle insiste sur le fait que ce projet de loi n’offre ni amnistie ni citoyenneté, mais un statut légal pour les immigrants sans antécédents criminels ayant résidé aux États-Unis pendant au moins cinq ans.
Le cœur du projet repose sur deux programmes principaux : le **Dignity Program** et le **Redemption Program**. Le premier accorde un statut légal de sept ans, renouvelable, aux immigrants répondant à des critères stricts : absence de casier judiciaire, paiement des impôts, vérification des antécédents et acquittement d’une amende de 7 000 dollars payable en plusieurs versements. Ce statut inclut une autorisation de travail et de voyage, mais exclut l’accès aux aides fédérales et à la citoyenneté. Le second programme, accessible après la complétion du premier, permet aux immigrants de demander une résidence permanente en remplissant des conditions supplémentaires, comme l’apprentissage de l’anglais, des tests d’éducation civique, un service communautaire ou une amende additionnelle de 5 000 dollars.
Une réponse aux défis économiques et humanitaires
Salazar, fille d’immigrants cubains, met en avant la contribution essentielle des immigrants à l’économie américaine. « Les héros invisibles qui nous nourrissent ne devraient plus vivre dans la peur », a-t-elle affirmé, soulignant le rôle des travailleurs sans-papiers dans des secteurs comme l’agriculture et la construction. Le projet de loi propose également la création d’un **American Workforce Fund** de 70 milliards de dollars, financé par les frais payés par les immigrants, pour soutenir la formation et l’emploi des travailleurs américains.
En parallèle, le « Dignity Act » renforce la sécurité frontalière avec des mesures comme une surveillance complète des frontières et l’application nationale du système E-Verify pour vérifier le statut légal des employés. Il vise également à réduire les retards dans le traitement des demandes d’asile et des cartes vertes, tout en intégrant des dispositions pour protéger les « Dreamers » – les jeunes immigrants arrivés enfants aux États-Unis – en leur offrant un chemin vers la résidence permanente.
Un soutien bipartisan et des défis à venir
Avec le soutien de figures comme les représentants républicains Mike Lawler (NY) et Gabe Evans (CO), ainsi que des démocrates comme Mike Levin (CA), le projet de loi bénéficie d’un élan bipartisan rare. Des organisations telles que la Chambre de commerce des États-Unis, le Niskanen Center et World Relief ont salué cette initiative pour son approche équilibrée, qui répond aux préoccupations des employeurs tout en offrant une solution humaine aux immigrants. Selon un sondage Gallup récent, 79 % des Américains considèrent l’immigration comme bénéfique pour le pays, et 78 % soutiennent une voie vers un statut légal pour les immigrants sans-papiers.
Cependant, le « Dignity Act » fait face à des obstacles. Introduit dans un climat politique polarisé, il doit naviguer les critiques des deux côtés de l’échiquier politique. Certains conservateurs, comme le rapporte *The Gateway Pundit*, qualifient le projet de loi d’« amnistie déguisée », tandis que des progressistes estiment qu’il ne va pas assez loin en n’offrant pas de chemin direct vers la citoyenneté. De plus, des tentatives similaires, comme le projet de loi de Marco Rubio en 2013, ont échoué à passer la Chambre des représentants.
Une lueur d’espoir pour des millions d’immigrants
Malgré ces défis, le « Dignity Act of 2025 » représente une opportunité unique de réformer un système migratoire en crise. Salazar et Escobar appellent à un débat constructif, loin des « coups politiques » qui, selon elles, sacrifient la dignité humaine pour des titres accrocheurs. « Nous pouvons légiférer avec humanité et sécurité », a déclaré Escobar, soulignant l’urgence d’agir face à un système « qui s’effondre sous nos yeux ».
En proposant une voie médiane, María Elvira Salazar redonne espoir à des millions d’immigrants vivant dans l’ombre, tout en cherchant à répondre aux préoccupations économiques et sécuritaires des Américains. Reste à savoir si le Congrès saisira cette occasion pour surmonter des décennies de paralysie législative sur l’immigration.
Marie Elvira Salazar présente la loi historique bipartite DIGNITY ACT pour réparer le système d’immigration défaillant des États-Unis
