La décision de plusieurs pays occidentaux de reconnaître officiellement l’État palestinien provoque une levée de boucliers sans précédent en Israël. Après l’Australie, le Canada et le Portugal, c’est le Royaume-Uni, berceau de la déclaration Balfour de 1917 qui avait ouvert la voie à la création d’Israël, qui a franchi le pas. La France devait emboîter le pas lundi soir, lors d’une réunion spéciale de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Face à cette dynamique diplomatique, la classe politique israélienne affiche une rare unanimité. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a balayé toute perspective d’un État palestinien souverain. « Il n’y aura pas d’État palestinien. Cela n’arrivera pas », a-t-il martelé dans une allocution retransmise à la télévision, insistant sur le fait qu’aucune terre ne serait cédée « à l’ouest du Jourdain ». Une formule qui renvoie à la vision historique de certains dirigeants israéliens : considérer la Jordanie comme la véritable patrie des Palestiniens.
Les autorités israéliennes préparent désormais des mesures de rétorsion. Si leur nature n’a pas encore été dévoilée, la virulence des réactions laisse peu de doute sur leur mise en œuvre. Netanyahou cherche en parallèle à coordonner sa réponse avec Donald Trump, figure incontournable de la droite américaine, qui planche sur un plan « alternatif » pour Gaza, destiné à contrer la dynamique actuelle.
Cette opposition frontale souligne la fracture qui s’élargit entre Israël et une partie de ses alliés traditionnels. Alors que nombre de chancelleries occidentales justifient leur décision par l’urgence de relancer une perspective politique au Proche-Orient, Israël campe sur une position de refus absolu, affirmant que toute reconnaissance unilatérale « récompense le terrorisme ».
Dans un contexte marqué par les guerres récurrentes à Gaza et l’enlisement des négociations de paix, ce bras de fer diplomatique redessine les lignes du débat international. Pour les partisans de la reconnaissance, il s’agit d’un pas historique vers la solution à deux États ; pour Israël, c’est une menace directe à son intégrité territoriale.
Israël prépare des représailles face à la reconnaissance d’un état Palestinien
