Invité de l’émission Micro Vérité sur Radio Télé Éclair, samedi 20 septembre 2025, à l’occasion de l’anniversaire de Jean-Jacques Dessalines, le défenseur des droits humains, Me Frédo Jean Charles a plaidé pour une relecture critique et active de l’héritage du fondateur de la nation haïtienne. Selon lui, commémorer Dessalines ne doit pas se réduire à un rituel folklorique, mais constituer un moment de réflexion sur la légitimité et la capacité de l’État à répondre aux besoins fondamentaux du peuple.
L’avocat a souligné que l’esprit dessalinien pouvait servir de méthode face aux crises actuelles : insécurité, pauvreté, dépendance alimentaire, corruption et effondrement institutionnel. « Radicalité dans l’action, priorité au peuple et mobilisation des ressources internes », a-t-il résumé, insistant sur la nécessité de relancer l’agriculture, développer une économie productive et replacer l’intérêt général au cœur des choix politiques.
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Me Frédo Jean Charles a proposé que l’anniversaire de Dessalines devienne un véritable colloque national. Historiens, économistes, juristes, ingénieurs, médecins et acteurs sociaux devraient, selon lui, s’y retrouver pour confronter leurs analyses et formuler des solutions concrètes. « C’est en croisant les regards scientifiques et techniques que nous pourrons transformer la mémoire en projet », a-t-il déclaré.
Pour l’homme de loi, l’héritage de Dessalines doit être actualisé en catalyseur de solutions contemporaines. Fermeté face à la violence et aux ingérences étrangères, justice sociale comme priorité nationale et dignité humaine comme fondement de toute réforme : autant de principes que la société haïtienne peut encore puiser dans la pensée du père fondateur.
Enfin, Me Frédo Jean Charles a rappelé trois moments fondateurs qui structurent la mémoire collective : le Bois Caïman en 1791, acte spirituel et politique de rupture ; l’armée indigène, alliance de discipline et de stratégie populaire ; et la lutte décisive menée par Dessalines entre 1802 et 1803, culminant avec Vertières et la proclamation de l’indépendance. « Célébrer Dessalines aujourd’hui, c’est refuser l’oubli et la résignation », a-t-il conclu, invitant à transformer cette mémoire en projet de société pour un sursaut national.
