Il y a des soirs où le football cesse d’être un simple jeu pour devenir le reflet d’un peuple. Le nul arraché par les Grenadiers (3-3) face au Costa Rica, le 9 septembre 2025 à San José, appartient à cette catégorie d’instants où l’émotion dépasse les chiffres. Trois buts signés Duckens Nazon, et soudain, une équipe, un pays, une fierté retrouvée.
Nazon n’a pas seulement marqué un triplé. Il a incarné, le temps d’un match, la voix de millions d’Haïtiens qui connaissent par cœur la dureté du quotidien, mais qui refusent de se résigner. Ses frappes sont devenues les cris d’un peuple qui dit au monde : nous sommes encore là, debout, malgré tout.
Ce nul, que d’aucuns jugeront modeste, vaut en réalité comme une victoire. Car Haïti n’a pas seulement tenu tête à une puissance du football régional ; elle a prouvé à sa jeunesse qu’il est possible d’écrire une autre histoire, faite de courage et d’ambition. Dans une époque où l’espoir semble souvent se consumer, le football offre une étincelle qui rallume la flamme collective.
L’épopée de San José restera comme un rappel : les Grenadiers ne sont pas qu’une équipe, ils sont l’incarnation d’une nation en quête de reconnaissance et de dignité. Et tant que des joueurs comme Duckens Nazon continueront d’y croire, Haïti saura transformer ses luttes en victoires symboliques, sur le terrain comme au-delà.
Duckens Nazon, miroir d’une nation qui refuse de plier
