Dans un message publié dimanche soir sur son réseau social Truth Social, le président américain Donald Trump a vivement critiqué son homologue russe, Vladimir Poutine, affirmant qu’il était « devenu complètement fou ». Cette déclaration intervient après un week-end marqué par une série d’attaques russes meurtrières en Ukraine, malgré les pourparlers en cours pour un cessez-le-feu dans le conflit qui dure depuis février 2022. Les bombardements, qui ont fait au moins 13 morts côté ukrainien dimanche matin, ont provoqué une montée des tensions internationales et des appels à des sanctions renforcées contre Moscou.
Une escalade des violences en Ukraine.
Dans la nuit de samedi à dimanche, la Russie a lancé une offensive massive contre plusieurs régions ukrainiennes, déployant pas moins de 367 projectiles, dont 69 missiles et 298 drones, selon l’armée de l’air ukrainienne. Ces attaques, parmi les plus importantes depuis le début du conflit, ont visé des zones civiles, notamment dans les régions de Kiev, Khmelnytskyi et Jytomyr, causant la mort de civils, dont trois enfants. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé ces frappes comme un signe de « l’impunité » dont bénéficie la Russie, appelant à une pression internationale accrue pour mettre fin à l’agression.
Trump durcit le ton contre Poutine
Donald Trump, qui avait affiché un certain optimisme après un entretien téléphonique de près de deux heures avec Vladimir Poutine la semaine dernière, semble avoir changé de ton. « J’ai toujours eu de très bonnes relations avec le président russe Vladimir Poutine, mais quelque chose lui est arrivé. Il est devenu complètement FOU ! », a-t-il écrit sur Truth Social. Le président américain a également averti que toute tentative de Poutine pour conquérir l’ensemble du territoire ukrainien mènerait à la « chute de la Russie ».
S’adressant aux journalistes avant d’embarquer à bord d’Air Force One à Morristown, dans le New Jersey, Trump a exprimé sa frustration : « Il tue beaucoup de gens, et je ne sais pas ce qui lui est arrivé. Il envoie des roquettes sur des villes et tue des gens, et je n’aime pas ça du tout. » Interrogé sur la possibilité de renforcer les sanctions contre la Russie, il a répondu de manière laconique : « Absolument », sans toutefois détailler de mesures concrètes.
Critiques envers Zelensky
Dans le même message, Donald Trump n’a pas épargné le président ukrainien Volodymyr Zelensky, estimant que « tout ce qui sort de sa bouche crée des problèmes ». « Il ne rend pas service à son pays en parlant comme il le fait, et il ferait mieux d’arrêter », a-t-il ajouté, révélant des tensions persistantes entre les deux dirigeants. Cette critique intervient alors que Zelensky a exhorté les États-Unis et leurs alliés à ne pas rester silencieux face à l’escalade russe, déclarant que « le silence de l’Amérique et des autres ne fait qu’encourager Poutine ».
Réactions internationales
Les attaques russes ont suscité une vague d’indignation en Europe. La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, a appelé à « la plus forte pression internationale sur la Russie », tandis que le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a qualifié les actions de Poutine d’« affront » envers Trump, qui, selon lui, « a tant fait pour amener Poutine à la table des négociations ». Berlin et d’autres capitales européennes menacent de nouvelles sanctions massives si la Russie persiste dans ses offensives.
Malgré ces appels, Vladimir Poutine a balayé les demandes de cessez-le-feu, estimant qu’une pause dans les hostilités permettrait à l’Ukraine de se réarmer grâce au soutien occidental. Le Kremlin a répondu lundi aux déclarations de Trump en affirmant que Poutine « assure la sécurité de la Russie ».
Un cessez-le-feu incertain
Depuis mi-février 2025, l’administration Trump multiplie les initiatives pour obtenir un cessez-le-feu, notamment via des discussions directes avec Moscou. Un échange de prisonniers de guerre, impliquant 303 prisonniers de chaque côté, a été finalisé récemment à Istanbul, marquant un rare progrès dans les négociations. Cependant, les bombardements intensifiés et la rhétorique guerrière de Poutine jettent un doute sur la possibilité d’un accord à court terme.
Une relation complexe entre Trump et Poutine
Donald Trump, qui a souvent vanté sa relation personnelle avec Vladimir Poutine, semble aujourd’hui confronté à la réalité d’un conflit qui s’enlise. Pendant sa campagne présidentielle, il avait promis de résoudre la guerre en Ukraine « en 24 heures », une promesse qui s’avère difficile à tenir face à l’intransigeance russe. Certains observateurs, comme le caricaturiste ukrainien Ruslan Pikhova, soulignent l’imprévisibilité de Trump, qualifiant ses déclarations de « girouette » face à un Poutine « parfaitement prévisible » dans ses objectifs stratégiques.
Alors que l’Ukraine fait face à une pénurie croissante de munitions pour contrer les attaques russes, les alliés occidentaux, dont les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique et la Norvège, s’engagent à fournir davantage d’avions de combat F-16 d’ici la fin de l’année. Cependant, la perte récente de trois F-16 ukrainiens en action souligne les défis militaires auxquels Kyiv est confronté.
Vers une nouvelle escalade ?
Avec l’intensification des hostilités et l’absence de progrès significatifs dans les pourparlers, la guerre en Ukraine semble loin d’une résolution. Les déclarations incendiaires de Donald Trump, combinées à sa réticence à préciser des actions concrètes contre la Russie, laissent planer une incertitude sur la stratégie américaine. Pendant ce temps, l’Ukraine continue de subir les assauts russes, tandis que l’Europe appelle à une réponse unie pour contrer l’agression de Moscou.
Sources : Le Monde, Le Figaro, Ouest-France, Truth Social, AFP
