Le samedi 31 mai 2025, l’avocat et défenseur des droits humains Me Frédo Jean Charles dans son intervention à l’émission Ranmase sur la radio télévision Caraïbe, a peint un tableau alarmant du système judiciaire haïtien, en pleine dérive dans un pays déjà secoué par les crises.
Une justice qui ne fonctionne plus
Me Jean Charles n’a pas hésité à critiquer l’état catastrophique du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, installé à Delmas 75 depuis plusieurs mois. « Il n’y a pas de salle pour les audiences, pas de bureaux pour les juges, et aucun endroit correct pour accueillir les justiciables. «Ce n’est pas une justice, c’est une mascarade », a-t-il déclaré. Pour lui, ces conditions rendent impossible une justice digne de ce nom.
Des abus protégés par l’impunité
L’avocat a aussi dénoncé un problème encore plus grave : des réseaux organisés qui volent les biens des gens – terres, maisons, entreprises – sans être inquiétés. Selon lui, des policiers, des hauts responsables, des juges et même certains avocats participent à ces magouilles. « L’État laisse les citoyens seuls face à des groupes qui les dépouillent tranquillement, protégés par une justice qui ne marche pas », a-t-il accusé.
Un appel clair aux dirigeants
Face à ce chaos, Me Jean Charles a directement interpellé le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et les autres autorités. Il demande des actions rapides pour remettre le système judiciaire sur les rails. « La justice, c’est un droit pour tout le monde, pas juste pour les riches. Il faut une justice qui fonctionne, claire et ouverte à tous », a-t-il insisté.
Un pays à bout de souffle
En Haïti, où beaucoup voient la justice comme un outil au service des puissants, les paroles de Me Jean Charles ont touché une corde sensible. Avec les crises économiques, sécuritaires et politiques qui s’accumulent, l’effondrement de la justice aggrave le sentiment d’abandon des Haïtiens. « Sans justice, pas de démocratie ni de paix », a-t-il averti.
Dans un pays où la justice ressemble à un rêve inaccessible, l’intervention de Me Frédo Jean Charles pourrait bien pousser à l’action.