À l’approche du conclave prévu le 7 mai pour élire le successeur du pape François, décédé le 21 avril 2025, une partie de la presse italienne accuse le président français, Emmanuel Macron, de tentatives d’influence discrètes sur le processus électoral. La controverse prend de l’ampleur à Rome, nourrie par des allégations d’ingérence relayées par plusieurs journaux conservateurs, rapporte Le Monde.
Le quotidien La Verità a été le premier à relayer les critiques, en titrant à la une, mardi 29 avril : « Macron veut même choisir le pape ». Cette prise de position a été suivie par d’autres journaux proches du gouvernement Meloni, comme Libero et Il Tempo, qui ont évoqué un « interventionnisme digne d’un Roi-Soleil moderne ». Ces articles mettent en lumière les liens présumés entre le président français et la communauté catholique Sant’Egidio, influente au sein des milieux ecclésiastiques romains et réputée proche du pape défunt.
Deux dîners privés, largement commentés, sont à l’origine des rumeurs d’ingérence. Le premier, un déjeuner organisé le 26 avril à l’ambassade de France près le Saint-Siège, a réuni Emmanuel Macron et quatre des cinq cardinaux français appelés à voter, dont Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, souvent cité parmi les papabili. Le second, un dîner discret la veille dans un restaurant huppé de la Piazza del Popolo, a permis au président français d’échanger avec Andrea Riccardi, fondateur de la communauté Sant’Egidio et proche de longue date.
