Ce lundi marque le coup d’envoi des examens officiels de la 9e année fondamentale en Haïti, une étape cruciale pour des milliers d’élèves à travers le pays. Selon le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), plus de 307 000 candidats sont attendus pour participer à ces épreuves, qui se dérouleront du 30 juin au 3 juillet 2025. Cet événement, qui inaugure la série des examens d’État pour l’année académique 2024-2025, inclut également les Écoles Normales d’Instituteurs et de Jardinières d’Enfants (ENIJE) et les Centres d’Éducation Familiale (CEF).
Une organisation rigoureuse face à des défis majeurs
Le ministre de l’Éducation, Augustin Antoine, a assuré lors d’une conférence de presse tenue le 26 juin à l’Inspection générale du MENFP à Musseau que toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour garantir le bon déroulement des examens. « Nous sommes prêts pour administrer ces épreuves officielles à l’échelle nationale », a-t-il déclaré, soulignant que les fiches d’examen ont été imprimées et distribuées aux Directions Départementales d’Éducation (DDE) pour être acheminées vers les écoles. Cette logistique complexe, orchestrée dans un contexte de défis sécuritaires et économiques, témoigne de l’engagement du MENFP à maintenir la continuité du système éducatif.
L’Inspecteur général Renan Michel a précisé que les examens débuteront à 9h30 le premier jour pour permettre aux candidats de rejoindre leurs centres d’examen, avant de passer à 8h30 les jours suivants. Parmi les participants, 114 adultes âgés de 40 à 62 ans prendront part aux épreuves, une illustration de la diversité des profils engagés dans ce processus éducatif.
Un appel à la responsabilité collective
Le MENFP a lancé un appel vibrant à tous les acteurs impliqués – directeurs d’écoles, enseignants, parents et élèves – pour assurer le succès de cette session. Le ministère a également mis en garde contre les comportements inappropriés à la fin des épreuves, interdisant toute forme de manifestation publique pouvant troubler l’ordre. « Il est interdit aux candidats d’organiser ou de prendre part à des activités impudiques ou libertines dans les rues ou espaces publics », a insisté l’Inspecteur général Michel.
Des innovations pour une meilleure préparation
Cette année, le MENFP a poursuivi ses efforts pour améliorer la qualité des examens. Dès le 14 mai 2025, un pré-test des modèles d’examens a été administré à un échantillon d’élèves, une initiative visant à évaluer la pertinence des épreuves et à garantir leur adéquation aux réalités éducatives haïtiennes. Selon Kendy Nicolas, directeur de l’enseignement fondamental, cette démarche constitue une « avancée pédagogique essentielle » pour renforcer l’efficacité des évaluations.
Contexte et enjeux
Ces examens se déroulent dans un contexte marqué par des défis structurels et conjoncturels. Haïti fait face à une crise humanitaire aggravée, avec plus de 67 000 nouveaux déplacés recensés en avril 2025 et une insécurité persistante dans plusieurs régions. Malgré ces obstacles, le MENFP s’efforce de maintenir un calendrier académique structuré, avec des périodes de contrôle et des examens officiels bien définis pour maximiser les chances de réussite des élèves.
Les examens de la 9e année fondamentale représentent une étape déterminante pour les élèves, marquant la fin du cycle fondamental et ouvrant la voie à des études secondaires ou à d’autres formations. Avec 187 419 candidats pour la 9e année, 2 308 pour les ENIJE et 424 pour les CEF, selon les chiffres officiels, ces épreuves mobilisent l’ensemble de la communauté éducative.
Perspectives pour l’avenir
Alors que les épreuves débutent, le MENFP continue de travailler à la modernisation du système éducatif. Des initiatives comme le projet « Nouvelle Éducation Citoyenne Tournée vers l’Avenir » (NECTAR) visent à renforcer les programmes scolaires et à combler les lacunes en matière de formation des enseignants. Cependant, le système éducatif haïtien reste confronté à des défis majeurs, notamment un taux d’analphabétisme élevé (39 % selon les estimations de 2007) et un manque d’infrastructures dans les zones rurales.
En dépit de ces obstacles, l’engagement des élèves et des éducateurs témoigne de la résilience de la société haïtienne face à l’adversité. Les résultats de ces examens, attendus dans les semaines à venir, seront un indicateur clé de la vitalité du système éducatif et de l’espoir porté par la nouvelle génération.
