Invité à l’émission Le Point sur Radio Télé Métropole ce mercredi 9 juillet 2025, l’avocat et défenseur des droits humains Me Frédo Jean Charles a vivement mis en garde les autorités haïtiennes contre toute tentative de négociation avec les groupes armés qui terrorisent la population haïtienne. Président de l’INDDESC (Institut national pour la défense des droits économiques, sociaux et culturels), il qualifie cette démarche de capitulation pure et simple de l’État face au crime organisé.
Alors que certains responsables politiques laissent entendre qu’un dialogue avec les gangs pourrait contribuer à une désescalade de la violence, Me Jean Charles estime qu’un tel compromis reviendrait à institutionnaliser l’impunité. À ses yeux, cela ouvrirait la voie à une possible amnistie, à l’intégration politique des criminels et, à terme, à une fragilisation encore plus grande de l’autorité étatique.
L’avocat a dressé un constat sévère de la situation sécuritaire actuelle : massacres, viols, déplacements forcés, familles disloquées… Il évoque une spirale infernale de violence et d’impunité dans laquelle le pays s’enlise, appelant à une réflexion collective sur les responsabilités de l’État, des familles et de la société civile.
Pour Me Frédo Jean Charles, le temps est venu de lancer un « procès symbolique contre l’État » pour les violations graves des droits humains commises sous son regard passif. Il plaide pour une stratégie globale, mêlant répression ciblée et prévention sociale, afin de s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité.
Face à la lenteur des autorités dans la gestion de cette crise, il en appelle à la responsabilité citoyenne et à la solidarité nationale, afin de reconstruire Haïti sur des fondements de justice, de dignité et de vérité.
