À l’approche du coup d’envoi de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, qui débutera ce samedi 14 juin au Hard Rock Stadium de Miami, une annonce du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis (DHS) suscite une vive polémique. Les agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) et de la Customs and Border Protection (CBP) seront déployés pour assurer la sécurité de l’événement, avec une consigne claire : tous les non-citoyens américains doivent être en mesure de présenter une preuve de leur statut légal. Cette décision, relayée par plusieurs médias, dont NBC 6, a provoqué des réactions mitigées, allant de l’inquiétude à l’indignation, parmi les supporters et les défenseurs des droits des immigrés.
Une présence sécuritaire renforcée
Selon le DHS, la présence des agents de l’ICE et de la CBP s’inscrit dans une démarche de renforcement de la sécurité pour les grands événements sportifs, comme la Coupe du Monde des Clubs, qui attire des milliers de spectateurs du monde entier. Les agents, décrits comme étant « prêts et équipés » (« suited and booted ») dans un message désormais supprimé des réseaux sociaux de la CBP, auront pour mission de détecter et de répondre à d’éventuelles menaces, notamment liées à la fraude ou à des activités criminelles. Cette initiative intervient après l’incident survenu lors de la finale de la Copa América 2024, où des supporters avaient forcé les entrées du Hard Rock Stadium, causant des perturbations majeures.
Cependant, l’annonce selon laquelle les non-citoyens devront porter sur eux une preuve de leur statut légal a jeté un froid. Cette consigne, confirmée par l’ICE à NBC 6, a été perçue par certains comme une mesure intimidante, susceptible de dissuader les supporters étrangers ou les résidents non-citoyens d’assister aux matchs. « C’est ridicule », a tweeté @MilenaAmit sur X, reflétant un sentiment partagé par de nombreux internautes qui dénoncent une politisation de l’événement sportif. D’autres, comme @KarynCaplan, ont souligné que cette mesure pourrait s’étendre à tous les matchs du tournoi, et non uniquement à l’ouverture entre Inter Miami et le club égyptien Al Ahly.
Une décision dans un contexte de tensions migratoires
Cette annonce s’inscrit dans un climat tendu autour des politiques migratoires aux États-Unis. Depuis le retour de Donald Trump à la présidence en 2025, l’ICE a intensifié ses opérations, avec un objectif ambitieux fixé par la Maison Blanche : arrêter au moins 3 000 migrants par jour, selon des sources relayées par NBC News. Des raids récents, notamment à Los Angeles, ont provoqué des manifestations violentes et des critiques acerbes de la part de responsables locaux et d’organisations de défense des droits humains, comme Amnesty International, qui dénoncent des pratiques discriminatoires et un recours excessif à la force.
La présence d’agents de l’ICE lors d’un événement sportif d’envergure internationale est vue par certains comme une extension de cette politique musclée. « Donald Trump veut vraiment tuer le sport », a déclaré Karen Russell, fille de la légende du basketball Bill Russell, dans une critique virulente rapportée par Sportskeeda. Sur X, des voix comme celle de @gigantegabolas qualifient cette initiative de « scandaleuse », accusant les autorités américaines de transformer un événement festif en un outil de contrôle migratoire.
Réactions de la FIFA et des autorités locales
Interrogé sur la présence des agents de l’ICE, le président de la FIFA, Gianni Infantino, a minimisé les préoccupations, déclarant ne pas voir de problème à cette mesure, malgré son impact potentiel sur la fréquentation. Selon le Los Angeles Times, la FIFA n’a pas exclu que des agents de l’ICE soient également déployés lors des matchs prévus à Los Angeles, notamment au Rose Bowl. Cette perspective inquiète les organisateurs, déjà confrontés à des difficultés pour remplir les stades après les incidents de la Copa América.
La maire du comté de Miami-Dade, Daniella Levine Cava, a tenté de rassurer en insistant sur l’objectif de garantir une expérience « fluide et sécurisée » pour les spectateurs. Cependant, la suppression d’un post de la CBP sur les réseaux sociaux, après des préoccupations exprimées par des responsables de la FIFA, suggère une certaine nervosité face à la controverse.
Un impact sur l’ambiance du tournoi ?
À quelques heures du match d’ouverture, l’annonce de la présence de l’ICE plane comme une ombre sur la Coupe du Monde des Clubs. Des supporters, en particulier ceux issus de communautés immigrées, pourraient hésiter à se rendre aux stades, craignant des contrôles d’identité. Sur X, des appels au boycott, comme celui de @fredschut, circulent, tandis que d’autres, comme @CelisDeportes, mettent en garde : « N’allez pas aux stades sans documentation. »
Alors que le tournoi s’annonce comme un moment de célébration du football mondial, cette mesure sécuritaire risque de transformer l’expérience des supporters en un parcours semé d’embûches. Entre sécurité et droits des individus, le débat est loin d’être clos.
