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L’EDH perd le contrôle de Péligre : Haïti plonge dans un black-out total

Une crise électrique sans précédent frappe Haïti depuis le 13 mai 2025, après l’invasion de la centrale hydroélectrique de Péligre, située à Mirebalais, par des individus non identifiés. Selon un communiqué officiel de l’Électricité d’Haïti (EDH), cette intrusion a entraîné un arrêt total de la production d’électricité, plongeant les zones encore desservies par le réseau national dans un black-out complet. Cette situation aggrave une crise énergétique déjà critique dans un pays confronté à de multiples défis sécuritaires et économiques.

Une centrale stratégique paralysée

La centrale de Péligre, avec une capacité de 54 mégawatts, est l’une des infrastructures énergétiques les plus importantes d’Haïti. Elle alimente principalement la région métropolitaine de Port-au-Prince ainsi que le département du Centre. Cependant, depuis le début de la semaine, des actes qualifiés de « boycott » ou de « sabotage » par l’EDH ont réduit sa production à zéro. Dans une déclaration à la station Magik9 ce vendredi, le directeur administratif de l’EDH, Jose Davilmar, a exprimé son incapacité à préciser un délai pour la reprise de la production, soulignant la gravité de la situation.

L’EDH a dénoncé ces actes comme une atteinte directe à un « patrimoine national stratégique » et a appelé les autorités haïtiennes à ouvrir une enquête pour identifier et punir les responsables. L’entreprise publique a également exhorté la population à s’impliquer dans la protection des infrastructures vitales du pays, tout en promettant de travailler à la restauration du service, sans toutefois fournir de calendrier précis.

Un contexte sécuritaire délétère

Cette crise survient dans un contexte de profonde instabilité en Haïti, où les gangs armés contrôlent de vastes portions du territoire, y compris des axes routiers clés, rendant l’accès à certaines régions, comme Mirebalais, particulièrement difficile. Déjà en septembre 2024, l’EDH avait signalé des « actes d’invasion frisant le vandalisme » à Péligre, attribuant les pannes à l’impossibilité d’effectuer des réparations techniques en raison des blocages imposés par les groupes armés.

Les récents événements à Péligre soulèvent des questions sur la capacité de l’État haïtien à sécuriser ses infrastructures critiques. L’absence de revendication claire de cet acte de sabotage alimente les spéculations, certains observateurs pointant du doigt des motivations politiques ou criminelles dans un pays où les tensions sociales et les luttes de pouvoir sont exacerbées.

Impacts sur la population

Le black-out total aggrave les conditions de vie déjà précaires de millions d’Haïtiens. À Port-au-Prince, les hôpitaux, les entreprises et les ménages dépendant de l’électricité sont particulièrement touchés. Les générateurs privés, souvent utilisés pour pallier les défaillances du réseau, sont confrontés à des pénuries de carburant, rendant la situation encore plus critique. Les habitants expriment leur frustration face à l’inaction des autorités, tandis que l’EDH, dans une position délicate, tente de rassurer sans pouvoir offrir de solutions immédiates.

Un appel à l’action

L’EDH a lancé un appel urgent à la mobilisation nationale pour protéger les infrastructures publiques, tout en implorant les autorités de renforcer la sécurité autour de la centrale de Péligre. Cependant, dans un pays où l’État peine à asseoir son autorité, la résolution de cette crise semble incertaine. Certains analystes estiment que sans une intervention coordonnée impliquant des forces de sécurité et un dialogue avec les communautés locales, la situation pourrait s’aggraver davantage.

Alors qu’Haïti s’enfonce dans l’obscurité, tant littérale que métaphorique, la perte de contrôle de Péligre met en lumière les fragilités structurelles d’un pays en quête de stabilité. La communauté internationale, déjà sollicitée pour soutenir Haïti face à ses crises multiples, pourrait être appelée à jouer un rôle dans la sécurisation de ses infrastructures vitales.

Pour l’heure, les Haïtiens attendent des réponses concrètes, tandis que l’EDH et les autorités naviguent dans une crise qui dépasse largement le cadre énergétique.

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