La connexion satellite arrive sur les Google Pixel et Samsung Galaxy, mais uniquement aux États-Unis. Un retard qui s’explique par un système complexe d’accords entre fabricants et opérateurs.
Tout comme l’iPhone, les Samsung Galaxy S25 et Google Pixel 9 sont compatibles avec la connexion satellite. Mais la compatibilité n’assure pas la disponibilité du service.
Justement, Skylo, spécialiste de la connexion satellite, annonce l’arrivée de la connexion satellite aux États-Unis sur les nouveaux Galaxy S25. Mais pas en France… Pourquoi ?
Une situation qui s’explique par un système complexe d’accords entre fabricants, opérateurs et fournisseurs de services satellitaires.
Le rôle central des opérateurs dans le déploiement
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la connexion satellite sur smartphone ne dépend pas uniquement des constructeurs comme Google ou Samsung.
En réalité, c’est tout un écosystème qui doit se mettre en place, avec les opérateurs télécoms au centre du jeu. Aux États-Unis, c’est Verizon qui a ouvert la voie en s’associant avec Skylo, une entreprise spécialisée dans la connectivité satellitaire. Il faut donc être client Verizon pour en profiter.
Cette collaboration n’est pas sortie de nulle part : Verizon ne se contente pas de distribuer le service, il en est un partenaire financier. Cette implication profonde permet de garantir une intégration transparente du service satellite dans les forfaits mobiles existants.
En France, aucun opérateur n’a encore franchi ce pas. Mais il est déjà question d’un partenariat avec un opérateur telecom allemand pour d’autres pays européens.
Une technologie plus complexe qu’il n’y paraît
Le fonctionnement de la connexion satellite sur smartphone repose sur une technologie déjà bien déployée, mais avec des limitations importantes.
Par exemple, l’envoi d’un simple SMS peut prendre jusqu’à 15 secondes — un délai qui s’explique par la distance que doit parcourir le signal jusqu’aux satellites géostationnaires de Skylo, situés à près de 36 000 km d’altitude.
La technologie actuelle, basée sur le standard 3GPP Release 17, permet uniquement des communications à bas débit (50-100 kbit/s). C’est suffisant pour des messages d’urgence ou des SMS, mais pas pour de la voix ou de la data. Skylo travaille d’ailleurs sur une technologie vocale, mais elle n’est pas encore au point.
Nous avons assisté à une démo, et ça fonctionne ! L’interface est pleinement intégrée dans Android. Il faut être dehors pour « capter » les satellites. L’ensemble de l’opération prend environ 1 minute maximum, Skylo travaille avec Garmin. Ce dernier se charge d’effectuer la communication avec les secours, c’est un de leurs services.
Quelle est la différence avec la technologie Direct-to-Cell de Starlink ?
La connexion satellite sur smartphone se décline en deux technologies distinctes, chacune avec ses propres caractéristiques.
Pour aller plus loin
Voici direct-to-cell, la nouvelle technologie de Starlink pour remplacer la 4G et 5G sur n’importe quel téléphone.
D’un côté, le Direct-to-Cell, porté notamment par Starlink, vise à transformer les satellites en véritables « antennes-relais spatiales ». Cette approche permet théoriquement une utilisation plus proche de celle d’un réseau cellulaire traditionnel, avec la possibilité d’effectuer des appels vocaux et d’accéder à Internet. En février 2025, Starlink a d’ailleurs lancé ses 13 premiers satellites équipés de cette technologie. Dans ce cas précis, une connexion 4G LTE classique suffit, pas besoin d’un smartphone compatible avec une connexion satellitaire.
De l’autre côté, l’approche NB-IoT (Narrow Band-Internet of Things) adoptée par Skylo privilégie la fiabilité et l’efficacité énergétique au détriment du débit.
