Dans une escalade majeure des tensions au Moyen-Orient, l’Iran a lancé des attaques de missiles contre des bases militaires américaines situées à Al-Udeid au Qatar et à Ain Al-Asad en Irak, ce lundi 23 juin 2025. Ces frappes, qualifiées par Téhéran de « puissantes et destructrices », interviennent en réponse aux récentes frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens, marquant une nouvelle étape dans un conflit régional déjà volatile.
Une réponse à l’opération américaine « Midnight Hammer »
L’attaque iranienne, baptisée « Bénédiction de la Victoire » selon l’agence de presse iranienne Tasnim, fait suite à l’opération militaire américaine « Midnight Hammer » menée dimanche, au cours de laquelle des bombardiers B-2 et des missiles de croisière ont ciblé trois sites nucléaires iraniens à Natanz, Fordow et Ispahan. Ces frappes, autorisées par le président américain Donald Trump, ont été perçues par Téhéran comme une violation de sa souveraineté, provoquant une riposte immédiate. Le chef d’état-major des forces armées iraniennes, le général Abdolrahim Mousavi, avait averti que ces attaques équivalaient à une « invasion » et donnaient à l’Iran « carte blanche » pour agir contre les intérêts américains.
Détails des attaques
Selon des sources iraniennes et internationales, l’Iran a lancé au moins six missiles sur la base aérienne d’Al-Udeid, située à 25 km au sud-ouest de Doha, au Qatar, qui abrite environ 10 000 militaires américains et sert de quartier général pour les opérations du CENTCOM dans la région. Une autre attaque, impliquant au moins un missile, a visé la base d’Ain Al-Asad en Irak, où des forces américaines sont également stationnées.
Selon des sources citées par le New York Times et CNN, l’Iran aurait informé à l’avance les autorités qataries de l’imminence de l’attaque, dans une démarche visant à minimiser les pertes humaines tout en envoyant un message fort à Washington. Cette stratégie rappelle celle adoptée par Téhéran en 2020, lorsque des missiles avaient été tirés sur des bases américaines en Irak après l’assassinat du général Qassem Soleimani, avec un préavis donné aux autorités irakiennes.
L’Iran a également souligné que ses cibles étaient éloignées des zones résidentielles pour éviter de nuire à son « voisin amical et fraternel », le Qatar. Cette déclaration semble destinée à préserver les relations diplomatiques avec Doha, qui maintient un équilibre délicat entre ses alliances avec les États-Unis et ses relations avec l’Iran.
Réactions internationales
Le Qatar a vivement condamné l’attaque, la qualifiant de « violation flagrante » de sa souveraineté et du droit international. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari, Majed al-Ansari, a déclaré que Doha se réservait le droit de répondre conformément au droit international, tout en assurant que la situation sécuritaire restait stable.
À Washington, le président Trump, accompagné du secrétaire à la Défense Pete Hegseth et du chef d’état-major interarmées, le général Dan Caine, s’est réuni dans la « Situation Room » de la Maison Blanche pour suivre les développements. Un haut responsable de la Maison Blanche a indiqué que l’administration surveillait de près les menaces potentielles contre Al-Udeid et d’autres bases américaines dans la région.
