Le système éducatif haïtien est au bord du gouffre. Selon les statistiques 2023 du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), dans le département de l’Ouest, les écoles publiques ne représentent plus que 4 % de l’ensemble des établissements scolaires, contre 82,6 % pour les écoles privées.
Cliquez ici pour plus de détails
Ce déséquilibre criant met en lumière une réalité inquiétante : le secteur public, censé garantir un accès gratuit et universel à l’éducation, est en voie de disparition dans l’ouest du pays à cause l’insécurité.
Depuis plusieurs années, les établissements publics sont la cible de violences dans la capitale : écoles occupées par des groupes armés, enseignants menacés et des établissements transformant en lieux de réfuges pour les déplacés. Face à cette insécurité croissante, de nombreux ferment leurs portes ou fonctionnent de manière intermittente. Des milliers d’enfants sont privés de leur droit fondamental à l’éducation.
Pendant ce temps, les écoles privées, souvent inaccessibles aux familles les plus vulnérables, deviennent la seule alternative. Un modèle de plus en plus inégalitaire, qui creuse le fossé social et met en péril l’avenir des générations futures.
Des voix s’élèvent pour alerter les autorités. « Si rien n’est fait rapidement, l’école publique pourrait tout simplement disparaître dans l’Ouest du pays», avertit Me Hérard Louis. Il appelle à une intervention urgente de l’État, tant pour sécuriser les établissements que pour réinvestir massivement dans l’éducation publique.
Le défi est immense, mais le silence et l’inaction seraient encore plus coûteux. Car au-delà des chiffres, c’est tout un pays qui risque de perdre son avenir.
