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Accord entre le Kenya et la République dominicaine pour renforcer la mission multinationale en Haïti

Ce lundi 12 mai 2025, les chefs de la diplomatie du Kenya et de la République dominicaine ont scellé un accord bilatéral visant à soutenir la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS) en Haïti, un pays en proie à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. Cet accord, signé dans la capitale dominicaine, marque une étape clé pour renforcer l’intervention internationale face à l’escalade de la violence des gangs en Haïti.

Un appel urgent à la solidarité internationale

Lors d’une rencontre à Santo Domingo, le ministre des Affaires étrangères dominicain, Roberto Alvarez, et son homologue kényan, Musalia Mudavadi, ont lancé un appel pressant à la communauté internationale pour qu’elle honore et augmente ses engagements financiers envers la MMSS. Cette mission, autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU en octobre 2023 et dirigée par le Kenya, souffre d’un manque criant de fonds et de ressources logistiques, limitant son efficacité face aux gangs qui contrôlent de vastes zones, notamment à Port-au-Prince.

« La Mission n’a pas pu être aussi efficace qu’elle le devrait en raison du manque de ressources financières et matérielles nécessaires pour le déploiement complet des troupes », ont déclaré les deux ministres dans un communiqué conjoint. Selon les estimations des Nations unies, plus de 1 600 personnes ont été tuées en Haïti au cours des trois premiers mois de 2025, et plus d’un million de personnes sont déplacées en raison des violences.

Les termes de l’accord bilatéral

L’accord signé entre le Kenya et la République dominicaine comprend deux volets principaux : un soutien médical pour les officiers kenyans déployés en Haïti et des garanties pour le rapatriement en cas de besoin. Ces mesures visent à améliorer les conditions de travail des quelque 1 000 membres de la MMSS, dont environ 75 % sont des officiers kenyans déployés depuis juin 2024. Ce partenariat témoigne de la volonté de la République dominicaine, voisine immédiate d’Haïti, de jouer un rôle actif dans la stabilisation de la région.

« Cet accord renforce notre engagement commun à soutenir Haïti dans sa lutte contre l’insécurité », a déclaré Roberto Alvarez. Musalia Mudavadi a quant à lui souligné l’importance de la coopération régionale et internationale pour garantir le succès de la mission : « Le Kenya est fier de diriger cette initiative, mais nous avons besoin d’un soutien accru pour protéger les populations haïtiennes. »

Une mission sous pression

La MMSS, qui devait initialement compter 2 500 membres, reste largement sous-dotée en effectifs et en financement. Malgré les contributions financières des États-Unis, qui ont injecté plus de 600 millions de dollars, et d’autres pays comme le Belize, la Jamaïque et le Burundi, la mission peine à atteindre ses objectifs. Les récentes pertes kenyanes – un officier tué et un autre porté disparu en mars 2025 lors d’affrontements avec des gangs – ont accentué les critiques, notamment au Kenya, où l’opposition appelle à un meilleur équipement et à une stratégie plus claire.

La République dominicaine, bien que non contributrice en troupes, apporte un soutien logistique et diplomatique crucial, en partie motivé par les répercussions de la crise haïtienne sur sa propre frontière. Les deux pays ont également convenu de plaider pour une transformation potentielle de la MMSS en une mission de maintien de la paix de l’ONU, une proposition qui rencontre toutefois l’opposition de la Russie et de la Chine.

Perspectives et défis

Alors que la violence des gangs, comme ceux de Viv Ansanm et Gran Grif, continue de plonger Haïti dans le chaos, cet accord bilatéral entre le Kenya et la République dominicaine offre un nouvel élan à la MMSS. Cependant, les défis restent immenses : un financement insuffisant, une coordination internationale complexe et une situation sécuritaire volatile menacent la viabilité de la mission.

María Isabel Salvador, représentante de l’ONU en Haïti, a récemment averti que sans un soutien accru, le pays risque de sombrer dans un « chaos total ». Dans ce contexte, l’engagement des deux nations signataires pourrait inciter d’autres acteurs internationaux à redoubler d’efforts pour restaurer la stabilité en Haïti.

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